Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Frivoli
Derniers commentaires
Albums Photos
Archives
Frivoli
1 mai 2006

Au 26 de la rue Frivoli (1/2)

Désolé, c’est long, même en deux parties !

Au 26 de la rue Frivoli, il y a l’Académie Frivolienne de Musique.
Je suis passé devant, mercredi soir et j’ai remarqué qu’il y avait un concert.
N’ayant rien d’autre à faire, je décidai de prendre un billet parce que moi, j’aime bien la musique.
Je m’assois alors aux côtés d’une jeune araignée du nom d’Ennairam.
Nous prenons langue alors (en tout bien tout honneur, hein, c’est une expression !) et elle m’explique qu’elle est toulousaine et blogueuse.
Que le monde est petit vraiment !
Alors que nous papotions, un bon coup de cloche sonore (à réveiller les morts) nous fit sursauter tous les deux pour nous signifier que le concert commençait.
Je jette un œil sur le programme et je m’aperçois avec ravissement que l’on va nous servir la Messe en Si de Monseigneur JS Bach.

Bon, vous savez déjà que JSB est pour moi le plus grand compositeur de cette planète. C’est le Platon, le Newton, l’Einstein, le Bach de la musique.
Je pffiterai profusément iceux ou icelles qui ne seront pas d’accords.
En plus, la Messe en Si est sa grande Œuvre chorale qu’il n’a cessé de peaufiner pendant plus de vingt ans.
C’est vous dire, hein !
Il faut dire aussi que techniquement, c’est un monument très casse-gueule à tout point de vue : Une oeuvre qui n’admet pas la médiocrité voire la  moyenne des chefs et des interprètes.   
Bref, au début, j’étais un peu inquiet d’autant plus que les toilettes de la salle de concert étaient fermées pour travaux !
Un de mes grands problèmes depuis toujours, c’est la musique et la vessie.
Je pisse tout ce que je bois et même ce que je ne bois pas.
Bon d’accord, les loups sont des canidés comme les autres et ils ont besoin d’aller pisser tous les quarts d’heure ; ne serait-ce que pour marquer leur territoire.
En plus ce que je ne supporte pas dans les concerts ce sont les toux et les raclements de gorge incessants du public, surtout quand le concert est enregistré !
Il suffit à certaines personnes de voir le moindre micro pour tousser dans les moments de creux afin de graver pour l’éternité leur présence dans ce moment historique !
Heureusement (et malheureusement et fait !), ce soir-là, il n’y avait pas de micro et nous n’avions qu’à tout enregistrer dans nos humbles cervelles.

Les musiciens de l’orchestre arrivent (Le Café Zimmermann) : ils sont une poignée.
Clap, clap.
C’est un orchestre baroque hein, et ils vont jouer du Bach pas du Verdi ou du Wagner.
Là il y un grand moment que j’adore dans les concerts, c’est l’accord, le La que le premier violon donne à ses potes.
La, La, Si, Sol, Do, La, Ré, Mi , La, Sol, La, Sol , La, La, la, La Laaaaaaaa…
J’adore ça !
Comme c’est un orchestre baroque, je pense que le diapason (le La) était de 420 à 430 vibrations par seconde qui est donc en deçà du diapason moderne (440) comme il se doit.
C’est un grand problème le diapason, surtout quand le chœur (qui rentre, clap, clap) est composé d’adultes modernes (des deux sexes et vivants).
Il faut savoir que les oeuvres baroques ont été composées sur des diapasons bas (420-430) dans la mesure où les instruments ne permettaient pas un accord plus haut et où les chanteurs étaient surtout des jeunes garçons.
De plus (et Giov me nous le confirmera certainement) l’espèce humaine (des deux sexes) devient non seulement plus grande physiquement, mais aussi plus aigue vocalement.
Bref tout cela est source de dissonances pour les auditeurs et surtout de difficultés pour les musiciens.
Les quatre solistes (Soprano, Alto, Ténor, Basse) et le chef (Joël Suhubiette) arrivent (Clap, clap)

Comme toutes les messes qui se respectent, la messe en Si commence par un Kyrie.
C’est l’ouverture et en matière d’ouverture le JSB, il s’y connaît !
C’est sa grande spécialité…
Comme je m’en doutais, les premières mesures sont une catastrophe, Une cacophonie, une bouillie sonore ignoble.
Mais, c’est tout à fait normal (en concert) : Les musiciens sont crispés et surtout les instruments sont froids.
Il faut que les cordes (boyaux ?) des violons et les anches (roseau ?) des bois se réchauffent dans des atmosphères souvent humides et froides.
Toutefois, le tempo est excellent et très à mon goût.
Au fil des mesures de l’intro, ça se soude et c’est là que l’on apprécie alors de plus en plus (ou de moins en moins) l’acoustique d’une salle.
Bonne acoustique en l’audience, où l’on attend avec impatience ou inquiétude l’entrée du chœur.
Et là !
Poum !
On en prend plein les oreilles et la gueule itou : Y’a pas à dire, on sait de suite que l’on a affaire à des pros et le reste de la soirée promet d’être belle !

Un petit choeur (cœur !) puissant, souple, expérimenté, jubilatoire, bref, une splendeur !
Il y a deux chœurs  en fait, techniquement et socialement : L’ensemble « Les Eléments » de Toulouse et l’ensemble « Jacques Moderne » de Tours.
Vient alors l’air du Christe eleison où l’on entend un superbe duo de soprano et d’alto (Anne Magoët et Pascal Bertin)
L’alto est un homme de belle taille et barbu et ça fait toujours un peu drôle d’entendre un tel personnage pousser des sons aussi aigus !
Mais c’est magnifique.

Ensuite, il y a le « Dominus deus » un air pour soprano et ténor que j’aime beaucoup et ce, d’autant plus que ce soir-là, ces deux belles voix étaient accompagnées par deux flûtistes tout à fait remarquables (Diana Baroni et Sarah van Cornewal)
Et puis il y a cet air de basse (Quoniam tu solus sanctus) commençant par les « barrissements » attendrissants (souvent pitoyables, mais toujours surprenants) d’un cor baroque.
C’est un autre trait de génie de Bach (Telemann et Vivaldi aussi) que de varier sans cesse l’instrumentation et de faire apparaître quelquefois dans ses partitions des instruments souvent « incongrus »

Puis vient l’entracte où je fais l’impasse d’aller vider ma vessie dans un bar voisin.
Mauvais choix, car à peine la cloche (de toute résurrection) avait annoncé la reprise du concert et que les musiciens entamaient le « Credo » que ma vessie lançait des appels désespérés !
Il fallait que je fasse vite pour ne pas manquer les trois « joyaux » de la Messe en Si et de toute la musique planétaire d’ailleurs !
(A suivre)

Publicité
Commentaires
L
que les problèmes de vessie éclairent bien le concert.
Répondre
H
preunch!
Répondre
G
ah oui, je retrouve le nom, ce sont des cabrettes par ici, les cornemuses. Parfois de belle taille, d'ailleurs (je vois d'ici les commentaires oiseux !)
Répondre
G
mais une vessie qui chante... n'est-ce pas une cornemuse. à toulouse, on peut en écouter bcp autour du conservatoire occitan.. ou dans les multiples bal trad de la région. <br /> Le prochain ? <br /> le plus simple, c'est Jeudi 12 Mai à la mjc du pont des Demoiselles, avenue St Exupéry !<br /> <br /> DJ: pas bcp de tournée cet été, les subventions se font rares pr les spectacles, mm avec victoires de la musique. <br /> Mais qd même :<br /> - Requiem de brahms 1er Juillet à Sorèze (50 km de toulouse vers revel)<br /> - Musicum Balticum avec l'ensemble Antiphona début Aout en Aveyron je crois.<br /> - quelques concerts autour de Conques et le chemin de St Jacques de Compostelle du 15 au 18 Août. Damned, je ne sais plus le programme -Elements-
Répondre
E
Martinlothar pour cette délicieuse soirée ;) (Voilà de quoi les rendre un peu plus jalouses)
Répondre
Publicité
Newsletter
Publicité