Carnaval Martinique
Le carnaval connaît un grand succès à la Martinique. Marquant à l'origine le début du carême catholique, cet "adieu à la chair" se déroule pendant les derniers jours "gras".
Chaque commune prépare la fête au rythme des tambours et de la danse, en élisant sa reine et sa mini reine pour les enfants, et c'est parmi elles que seront choisies celles du carnaval.
Il commence le dernier dimanche de l'Epiphanie par une véritable explosion de gaieté, et se termine par l'enterrement de Vaval, le mercredi des Cendres. Ce jour-là, diables et diablesses vêtus de blanc et de noir défilent, dansant et chantant au son des tam-tams les biguines du Grand Vidé. Le Grand Vidé est la suite de la parade, de grands camions bennes chargés d’enceintes énormes crachent une musique endiablée et les carnavaliers suivent en dansant.
A la fin du carnaval, l'effigie de Vaval appelée "Bois Bois", est brûlée dans un brouhaha indescriptible et jetée à la mer sous les cris et les lamentations de la foule. "Vaval mô, vaval mô (Carnaval est mort). Vaval pa quitté nou (Carnaval, ne nous quitte pas)".
Cette année, notre Vaval, était à l’effigie de Nicolas Sarkozy, il fut chanté durant toutes les festivités, moqué, raillé de toutes sortes et Cécilia ne fut pas en reste.
Tous les ans, les musiciens sortent de véritables tubes et cette année Nicolas a eu sa chansonnette En gros les paroles étaient :
Sarko devait venir ici, Sarko, on t'a attendu mais tu n'es pas venu, c'est le ministre de la police, c'est un ministre raciste. Il nous a insulté, et il veut venir dans notre pays, nous sommes tous dans la rue. La pression monte, il demande à Césaire de le recevoir, mais Césaire a dit : "c'est pas possible".
On danse dans les rues et dans des soirées carnavalesques publiques ou privées. Moi-même je me suis rendue à l’une d’entre elle, 2500 personnes déguisées en noir et blanc, les hommes souvent en femmes legères, un régal pour les yeux et une ambiance bon enfant.
Les groupes à pied, de 7 à 77 ans
Les tambours sont omniprésents, "Faites du bruit" est le leitmotiv du carnaval.
N'importe qui peut entrer dans la grande Parade, ici une petite famille qui défile. Derrière ces doudous, un "touloulou", c'est le nom donné aux hommes déguisés en femmes. Parfois, c'est plutôt hard.
Là, j'ai beaucoup aimé, ce groupe habillé de "timbales" en plastique.
Les hommes et femmes d'argile (je ne les avais pas photographiés), mais ils sont toujours présents, ils s'enduisent le corps de terre glaise, et stoppent leur marche silencieuse pour ressembler à des statues. D'autres qu'on appelle "Neg gwo siwo", s'enduisent le corps de sirop de sucre de canne et viennent effrayer les enfants.
Quelques messages "politiquement incorrects". La rue est à nous.
Chez nous aussi l'éducation nationale est dans la rue, les profs défilent aussi et scandent des messages revendicatifs.
Les jeunes et leurs "brakjacs", vieilles voitures rebutées et relookées. Elles sont trafiquées pour pétarader à souhait. Plus de bruit, faites du bruit..(cette photo pour les Toulousains).
Voici donc un "aperçu avant impressions", de notre carnaval plutôt païen que chrétien.(carnaval défouloir comme disent les bien pensants souvent étriqués d'ici....)
Si vous venez par chez nous, choisissez, cette période et passez du temps avec des antillais, vous reviendrez charmés.