La consonne sonnera-t-elle toujours deux fois ?
J'ai un souci avec les consonnes, je ne sais jamais quand les doubler, malgré mon goût et quelques dispositions pour l'orthographe et la grammaire. Imaginez : il y a peu, je ne savais pas dire, l'ayant pourtant vu écrit maintes fois et ce depuis ma plus tendre enfance (j'appris la lecture à quatre ans), combien il y avait de r et de n au nom de cette mer qui danse le long des golfes clairs. Le jour où j'ai compris que c'était une mer entre deux terres, j'ai été guérie de cette incertitude-là, mais tant d'autres sont arrivées depuis, que les lever reviendrait à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes.
Or donc, en commentaire au billet précédent, Tetaclacs me taxe de racollage, à quoi je réponds qu'en effet, le souci de souhaiter un improbable anniversaire au chaland du dimanche, par prévision et rétroaction -je suis consciente d'avoir laissé filer nombre des vôtres, lecteurs chéris- s'apparente au raccolage.
Un doute me prend et je convoque mes Robert historiques : RACOLER renvoie à col, issu du latin collum. col : partie du corps de l'homme qui relie la tête au tronc, désignant plus tard la partie du vêtement qui entoure le cou.
Racoler n'a donc rien à voir avec la colle, mais fut un verbe transitif :"embrasser de nouveau, redonner l'accolade", évoluant au XVIIe vers l'enrôlement de force et se livrant ensuite à la prostitution par glissement sémantique.
Entre l'accolade et le collum, racoler a choisi la simplicité ; je me suis d'ailleurs laissé dire que le doublage des consonnes aurait été inventé pour augmenter le nombre de caractères des manuscrits et subséquemment le salaire des copistes, cette doublette aurait été mercantile. Nul doute qu'au temps de twitter et du texto on fasse sauter en l'air toutes les lettres jugées improductives.
Bon, quand est-ce qu'on copicole ?