Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Frivoli
Derniers commentaires
Albums Photos
Archives
Frivoli
22 septembre 2005

Tout est dans l'allure...

Hier, j'avais RV avec l'un des professeurs de mon fils Benoit-Lucien (antépénultième de la fratrie, aîné de Laurent-Jacques), au Lycée Raymond Naves, route d'Albi, 31200 Toulouse, trois étoiles dans le guide de l'Inspection Académique, récemment édité afin de redorer de blason de l'enseignement public et de palier l'engouement des parents d'élèves pour le privé, et la fuite des cerveaux (sic !) qui en résulte.

Alors que je patientai dans un vague couloir du deuxième étage d'un improbable bâtiment, je regardai par la fenêtre quelques élèves s'agiter sur une piste en terre battue, sous la houlette de leur professeur d'EPS.

Dans un tel groupe, le prof est facile à repérer : Il est le seul à être vêtu d'une tenue de sport, et il ne pratique pas d'activité physique. Il semble que le code déontologique inhérent à cette profession proscrive l'activité sportive durant les heures de cours, probablement jugée incompatible avec l'intégrité physique du corps professoral.

Après quelques tours de piste en guise d'échauffement, les jeunes se mirent à exécuter des pas divers et variés : pas chassés, sauts et autres pirouettes. Saluons au passage la performance du prof : tout autre personne voulant expliquer les figures à réaliser aurait cédé à la facilité et esquissé un pas ou deux, à titre d'exemple. Et bien non ! Celui-ci, admirable et superbe de dignité professorale, privilégia l'usage des mots à la stimulation purement mécanique de l'atavisme simiesque de ses élèves.

Cependant, nous le savons, faire appel à l'intelligence d'un ado, relève de l'utopie, alors, peut-être que l'étrange chorégraphie faisait suite à une consigne bien différente, c'est même probable. Ce n'est pas mon propos aujourd'hui, mais cela pourrait faire l'objet d'une étude sur la distorsion de l'information traitée par un cerveau adolescent. A titre d'exemple, lorsque je demande à l'un de mes enfants s'il a fait ses devoirs, il me répond invariablement : "Qu'est-ce qu'on mange ?" et à l'injonction : "Range ta chambre !" : "Où est la télécommande de la TV ?".

Alors que j'observai cet étrange ballet, il m'apparut que les jeunes exécutaient leurs exercices de manières bien différentes, alors que, selon toute logique, il partaient du même postulat. Certains évoluaient gracieux et aériens, d'autres patauds et gauches semblaient en difficulté ; l'envolée des uns prenait des allures de faux pas pour d'autres..

Je me demande si cette attitude est le reflet de leur façon de vivre. Cette élégance, ou, a contrario, cette maladresse apparentes correspondent-elles à une réalité plus profonde ? Sont-elles une des manifestations de l'intériorité d'une personne ?
A scénario égal, la vie est-elle pour certains une promenade bucolique et pour d'autres le parcours du combattant ?

Publicité
Commentaires
S
Je ne remercierai jamais assez les profs de gym qui m'ont dégouté du sport à tout jamais. Quel bonheur !
Répondre
L
Honey, j'aurais pu écrire scénarii, bien sûr. Mais c'eût été pédant, et la pédanterie, ce n'est pas ma tasse de thé. Je préfère de loin le café, même italien.
Répondre
H
faudrait pas dire des "scenarii"?<br /> <br /> (je posais juste la question...Y a 'il un italianisant dans la salle?)<br /> <br /> Bizatous
Répondre
L
Non, pour répondre à la question.<br /> <br /> 1- Ce que l'on vit à l'intérieur se voit à l'extérieur. Seule la qualité d'écoute de l'autre lui permet ou non de le percevoir. La maladresse visible est une manifestation de notre désarroi intérieur.<br /> <br /> 2- Tu en connais, toi, deux scénarios comparables ? On cherche ce que l'on trouve. On vit les moments difficiles (puisque c'est d'eux dont il est question, si je ne m'abuse) avec les doses d'optimisme et de détachement que l'on a acquises au fil du temps. Mais on en chie plus ou moins.<br /> <br /> PS. Bonne sieste.
Répondre
L
J'ai moi-même beaucoup de respect pour le corps professoral.<br /> Il mérite toute notre attention.<br /> J'ai découvert aujourd'hui même qu'il n'était pas assuré en dehors des heures de cours. Par exemple, imaginez un professeur corrigeant des copies sur la promenade des anglais en sirotant un demi panaché à la terrasse d'un bistrot et étant collisionné par un livreur de pizzas stressé par un STV affamé après son footing vespéral. Eh bien le professeur ne bénéficie même pas d'un accident du travail. Un comble.<br /> Donc le corps professoral mérite notre sollicitude bienvieillante. Sans compter qu'il doit supporter nos adolescents malcomprenants.
Répondre
Publicité
Newsletter
Publicité