La quatrième main
La quatrième main, c'est un roman de John Irving, que j'ai lu "dans le texte (The fourth hand)" il y a trois ans. N'est-ce pas amusant cette expression "dans le texte" lorsqu'on veut dire en V.O. ? Parceque, traduit, c'est aussi "dans le texte". j'en profite au passage pour réitérer l'assurance de ma grande admiration pour les traducteurs, deuxièmes auteurs des livres. C'est un travail d'écrivain à part entière, et je déplore que leur nom ne figure pas sur la première page au dessous de celui de l'auteur.
Dans ce roman, J.I. s'inspire d'un fait divers : la greffe d'une main sur un Australien, suivie de rejet, dont je ne me rappelle plus s'il est physiologique ou psychologique. Il invente à partir de ça, comme il sait si bien le faire, une histoire abracadabrante et totalement invraisemblable, à laquelle on croit tout le long. (Enfin, moi, j'y crois, j'ai un faible pour J.I. de même que pour D.L. trouvant que ces deux auteurs ont une tendresse particulière pour les femmes).
D'ailleurs dans plusieurs de ses romans, il campe des personnages féminins hors normes, doués d'une force et d'une volonté inébranlables, qu'elle mettent au service d'un objectif ou d'une passion souvent liée à la maternité.
Aujourd'hui, j'ouvre Libé, et je le referme : sur la dernière page, l'article sur l'homme aux deux mains greffées. La photo est saisissante. Des mains de pianiste, de jolies mains fines et blanches (non, on ne siat pas je suppose si le donneur était musicien cela correspond juste à mon petit catalogue personnel d'images d'Epinal). Je n'ai pas la télévision, j'ai loupé cet épisode, je ne me rappelais pas que le chirurgien (Jean-Michel Dubernard) avait pratiqué une telle greffe. Deux mains, qui ont recommencé à vivre petit à petit, sur le corps d'un autre. Les mains d'un autre. Il parait que le chirurgien ne voulait tenter l'expérience que sur un personne assez "primaire" pour ne pas se poser de questions métaphysiques. Ca se mesure ça ?
Dans le roman d'Irving, on ne greffe qu'une main, le héros n'en a perdu qu'une...Ceci dit, pour la symétrie, c'est pas top...il y a forcément antagonisme entre la droite et la gauche. Le donneur était-il droitier ou gaucher ? Donneur de main...Il y a trop longtemps, je ne me rappelle plus, pourquoi la quatrième main ? Si quelqu'un l'a lu et se rappelle, il peut me donner un coup de main ?